Un peu plus tard dans la journée on retrouvait Dell allongée sur la pierre froide du sol de la ville. Tout le monde passait près d'elle et pourtant personne n'osait l'approcher. Certains passants la savait sérieuse et dûre à cuir et pourtant c'était une feuille morte qui était étentue au sol. Bras croisé, jambes écartées elle regardait le ciel qui semblait se refleter dans ses yeux. Dans sa tête aucune autre pensée à part la liturgie du pourrissement... Dell virait, elle déprimait et se sentait changer au file des jours.
Je ne suis plus que le reflet de mon néant absolu, étalée comme un rien béant... Tout le monde me voit sans me voir, ils ne veulent me voir, ils ont peur. Jamais un être a-t-il autant souffert ici? Peut-être ce monde a-t-il une faille dans la bonne humeur malsaine qui s'en dégage... pourtant...
Le ciel s'obscurcit, il faisait nuit, elle n'avait pas bouger. Si seulement le sol pouvait s"ouvrir en une bouche carnivore pour dévorer son être et même son âme.
Je ne vais pas bien? Mais si... je ne me suis jamais sentie aussi bien. En fait non, je ne vais ni bien ni mal... je suis un tel rien que je ne ressens plus rien, je crois...
Elle ferma les yeux, cette nuit elle dormira là, par terre, bras croisés.
Bonne nuit mon amour... murmura-t-elle.