Enlil remit à Monique, marchande du port de Géridna, que la rudesse de Sharma ne démontait pas plus que ça, une liasse de parchemins vierges avec pour mission de les lui remettre. Le premier d'entre-eux, roulé et attaché, portait ces mots, tracés par une écriture fine et régulière, en lettres capitales soigneusement tracées, griffant pourtant le parchemin. Les mots suivants sont sur le recto :
"Exercice de lecture appliqué : Si tu arrives à déchiffrer ceci, alors tu auras fait d'immenses progrès. Enlil, ton professeur."
Les autres courent sur le verso :
"On dirait qu'on sait lire sur les lèvres
Et que l'on tient toutes deux sur un trapèze
On dirait que sans les poings on est toujours aussi balèzes
Et que les fenêtres nous apaisent
On dirait que l'on souffleraient sur les braises
On dirait que les pirates nous assiègent
Et que notre attrait, c'est le trésor
On dirait qu'on serait toujours d'accord
j'ai traqué les toujours, désossé les déesses
Goûté aux alentours, souvent changé d'adresse
Ce qui nous entoure, l'extension de nos corps
Quand nous sommes à l'écart, mineurs, chercheurs d'or
Que faut-il être pour?
Que faut-il être encore ?
Que faut-il être pour ?
Que faut-il être encore?
On dirait qu'on sait lire sur les lèvres
Et que l'on tient toutes deux sur un trapèze
On dirait que sans les poings on est toujours aussi balèzes
Et que les fenêtres nous apaisent
Peut-être que la nuit le monde fait la trêve?
Et qu'aujourd'hui ton sourire fait grève ?"